3 mai 2018

L'Antenne - Bulletin de liaison électronique - Fédération Française des Apiculteurs Professionnels

Vendredi 11 mai 2018


FFAPortrait du mois

Afin de créer du lien entre les adhérent·e·s de la FFAP, d’apprendre à mieux se connaître, le Groupe de travail vie syndicale à décider de créer une nouvelle rubrique dans l’Antenne : « Le FFAPortrait ! ». Chaque mois des adhérent·e·s de la FFAP seront sollicités pour répondre à quelques questions.
Nous accueillions ce mois-ci Bruno Villar apiculteur dans la Drôme (26).

Je m’appelle Bruno Villar, je suis apiculteur dans le Sud de la Drôme, région Rhône-Alpes. C’est un petit pays de moyenne montagne, en contrefort des Alpes, qui s’appelle les Baronnies, qui est aussi le début de la Provence. Le Mont Ventoux est tout proche ; l’olivier, l’abricotier et la lavande se disputent la place dans le paysage agricole.

Ton exploitation

Quand et comment es-tu arrivé à l’apiculture ?

A la fin du siècle dernier, j’avais moins de 30 ans alors, je découvrais l’apiculture professionnelle par hasard, avec la rencontre d’apiculteurs qui m’ont épaté dès le début, et chez qui je passais deux saisons apicoles.
Dans la foulée, après une année de formation, je créais mon entreprise apicole en 2000.
Je n’avais pas beaucoup de ruches au début, et j’ai fait le choix d’une installation progressive : il m’était nécessaire d’engranger de l’expérience.

Aujourd’hui où en es-tu ? (bâtiments, nombre de ruches, circuits commerciaux, proximité avec d’autres apis/entraide, quelles connexions avec quelles structures apicoles...)

Le temps a été nécessaire pour que je parvienne, pour mon exploitation apicole, à un équilibre économique : une bonne douzaine d’années. J’ai 300 colonies, et j’occupe maintenant pour le travail un hangar qui offre toutes les commodités.
La difficulté est chaque année d’arriver à ce que toutes les colonies soient productives au terme de la saison, c’est-à-dire pour la miellée de lavande : c’est loin d’être le cas. Les ruches qui patinent, qui ont perdu leur dynamisme, plombent les résultats. Je produits mes propres reines, pour mon usage seulement : je n’en vends pas. Je vends ma production en direct, en étant présent sur un marché tout au long de l’année, et un second, nocturne, durant l’été. Je commercialise également en demi-gros, essentiellement maintenant à travers une boutique de producteurs.
Je pratique la pollinisation en début de saison, cela représente un dixième de mon CA. Dans mon pays, l’entraide entre apiculteurs reste encore à imaginer. Mais bon, tout de même, il ya des contacts qui se développent.

Quelles difficultés rencontres-tu actuellement dans ton exploitation ?

Les intox me causent de sérieux problèmes. J’ai été très touché particulièrement durant la saison 2017.
Ces dernières années sont marquées par de faibles productions de miel : la météo a joué un rôle, les colonies sont affectées par des intoxications. Je précise que je suis dans une région arbo.

Mais aussi et surtout quelles satisfactions t’apportent ce métier ?

Il y a tout d’abord l’abeille elle-même, pour qui j’ai beaucoup de sympathie. Et l’apiculture se révèle être un monde riche et passionnant.
Ensuite, autonomie, travailler à l’extérieur, dans un bel environnement.
C’est un métier où l’on est en lien direct avec les problématiques environnementales : nous, les apiculteurs, sommes en première ligne dans la lutte pour la défense de l’environnement.

Quels sont les points forts et les points faibles selon toi de ton contexte d’exploitation ? en terme de stratégie de production ainsi que de commercialisation.

En vendant ma production au détail, dans une région touristique, je n’ai pas de problème de commercialisation, et je valorise bien le miel. Je me dirige autant que possible vers des productions annexes, cire et propolis ces derniers temps. Et je pense que j’aurais intérêt à poursuivre cette diversification – je pense à la gelée royale. Par contre, comme dit précédemment, je rencontre de sérieux problèmes de production.

Une petite astuce/technique à proposer aux collègues (aux ruches, à la miellerie, etc.) ?

euh, .. j’ai beaucoup à apprendre.

Le syndicat et toi

Depuis combien de temps es-tu adhérent·e de la FFAP ?

Depuis toujours, par l’intermédiaire du SAPRA.
J’ajoute que je suis adhérent à plusieurs syndicats : SAPRA, GRAPP, adhérent du GDS départemental, et participe à la vie de l’ADA Aura.

Comment y es tu arrivé ?

Parce que j’ai toujours cru qu’il était nécessaire d’’être unis pour nous faire entendre, défendre notre métier, alerter sur la dégradation de l’environnement.

Qu’attends-tu d’un syndicat comme la FFAP ?

De l’information, en particulier.
Ensuite, et également, dans ses actions, de savoir être présent au bon endroit au bon moment. Ainsi, sur la thématique des intox, de la biodiversité qui est saccagée, et de l’environnement qui se dégrade, chercher à agir au niveau européen.

Es-tu satisfait du travail effectué par la FFAP ? Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer selon toi ?

Justement, la FFAP fait un très bon travail d’information, approfondi, avec une communication par mail auprès de ses adhérents qui me convient très bien.

Quelle type d’action souhaiterais-tu se voir développer à l’avenir au sein de la FFAP ?

Je crois que nous devons réfléchir à intervenir de façon très forte, au niveau national, pour la défense de l’environnement. J’imaginerais bien un boycott total des pollinisations, programmée pour une année choisie, avec une communication bien pensée pour avoir un poids médiatique…

Actualité de la FFAP

  • Suite action en Bretagne

Petites revues de presse suite à la mobilisation de vendredi dernier devant la Chambre d’Agriculture de Rennes

Patrick Péres, api dans le 29, a réalisé une nouvelle vidéo de l’action, n’hésitez pas à la faire circuler :

D’autres vidéos issues des JT :

« Rennes : les apiculteurs reçus à la Chambre régionale d’agriculture »

« Abeilles : « convoi mortuaire » d’apiculteurs après la forte mortalité de sortie d’hiver »

« Rennes. Pour sauver leurs abeilles, les apiculteurs ont traversé la Bretagne »

La campagne de dons sur internet est évidemment toujours en ligne. Nous avons dépassé le millier d’euros. C’est beaucoup, et en même temps pour les apis touché·e·s par les mortalités, c’est encore malheureusement trop peu. D’autant que nous ne comptons pour le moment que 10 donateurs et donatrices. Alors n’hésitez pas à la faire circuler autour de vous. Oui nous savons qu’il devrait revenir à l’État d’aider financièrement les apis victimes de ces pertes. Mais aujourd’hui l’État fait la sourde oreille et quand il daigne indemniser il faut remplir des piles de dossiers pour obtenir des clopinettes. Il n’est pas possible d’attendre ainsi les bras croisés. C’est pour cela que la FFAP a décidé de soutenir les actions, complémentaires, des apis de Bretagne : mobiliser et interpeller l’État via le convoi et soutenir financièrement les collègues via l’appel aux dons.

  • Campagne Agir Pour l’Environnement

Dans ce contexte particulièrement difficile la FFAP a décidé de se joindre à Agir Pour l’Environnement (APE) pour mener une nouvelle campagne pour l’interdiction des néonics intitulée : « INSECTICIDES TUEURS D’ABEILLES : NON C’EST NON ! ».
Cette campagne se matérialise sous la forme d’une plaquette où figure deux cartes postales à renvoyer à APE qui les remettra aux ministres de l’écologie et de l’agriculture pour influer sur eux avant les négociations concernant les dérogations à l’interdiction des néonics prévue au 1er septembre 2018.
Le dépliant est visible ici.

Il est évidemment souhaitable que les adhérent·e·s de la FFAP commandent ces dépliants pour les diffuser autour d’eux·elles, et notamment pour celles et ceux qui ont des boutiques ou qui font des marchés. Pour se faire il suffit de m’envoyer votre commande (nombre de dépliants souhaités, adresse de livraison) à contact@apipro-ffap.fr.
Des premières commandes ont déjà été effectuées, elles ne devraient pas tarder à arriver chez les premières personnes qui m’ont sollicité.

Santé de l’abeille

  • Parasite des abeilles « Aethina tumida » : suspicion non confirmée

Ouf !

« Le petit coléoptère des ruches Aethina tumida est un parasite ravageur des colonies d’abeilles présent dans plusieurs pays répartis sur tous les continents.

En Europe, il a été découvert en 2014 dans le sud de l’Italie, sa dissémination est actuellement limitée à la région de la Calabre. L’introduction en France de ce danger sanitaire de première catégorie aurait des conséquences sanitaires et économiques lourdes pour la filière apicole.

Une suspicion d’Aethina tumida a été émise le 17 avril 2018, suite à l’observation d’œufs dans le cadre des contrôles réalisés en laboratoire agréé sur un lot de reines importé d’Argentine. Les analyses réalisées au Laboratoire national de référence de Sophia Antipolis sont non concluantes et le matériel disponible ne permettra pas la réalisation d’analyses complémentaires. Face à l’incertitude concernant cette suspicion, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a saisi en urgence l’Anses dont l’avis a été rendu le 3 mai 2018.

En partant de l’hypothèse défavorable que les reines étaient infestées par Aethina, les experts ont évalué la probabilité d’introduction et de diffusion d’Aethina tumida à partir de ce lot de reines sur le territoire national à « nul à quasi-nul », en raison en particulier des modalités de ré-encageage, parfaitement respectées par l’apiculteur, et rendant très peu probables le transfert d’une femelle adulte d’Aethina avec une reine.

Afin d’écarter toutefois tout risque, les ruches ayant introduit une reine issue de ce lot feront l’objet d’une surveillance avec deux inspections réalisées à 1 mois d’intervalle. »

http://agriculture.gouv.fr/parasite-des-abeilles-aethina-tumida-suspicion-non-confirmee

Guillermo Wolf Contact/Coordination FFAP
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Le lundi 8:30-17:00 mardi, mercredi et vendredi 8:00-11:00 et le jeudi 8:00-10:00