17 décembre 2018

L'Antenne - Bulletin de liaison électronique - Fédération Française des Apiculteurs Professionnels

Vendredi 21 décembre 2018


Dernière Antenne pour cette riche année 2018. Le prochain bulletin électronique sera diffusé le 4 janvier 2019. Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et tous !

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FFAPortrait du mois de décembre

Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas réussi à trouver le temps de refaire un FFAPortrait. Je sais que ça vous manquait terriblement. Pour bien terminer l’année je vous propose donc le FFAPortrait de Sylvie Boulenger, apicultrice dans le département de l’Isère (38).

Ton exploitation

Quand et comment es-tu arrivé à l’apiculture ?

Je suis arrivée à l’apiculture suite à une reconversion professionnelle, un peu par hasard. C’est l’abeille surtout qui m’a plu.
J’ai commencé en cotisante de solidarité pendant 2 ans et je me suis installée en janvier 2012 selon les critères horaires MSA en production de miel et de safran en pistils. J’ai développé également une large gamme de produits transformés.
J’ai fait une installation progressive, en autofinancement et auto-construction, sans les aides de l’Etat

Aujourd’hui où en es-tu ? (bâtiments, nombre de ruches, circuits commerciaux, proximité avec d’autres apis/entraide, quelles connexions avec quelles structures apicoles...)

Aujourd’hui, j’exploite 3500 mètres carrés de safran et je possède entre 160 et 190 ruches.
Au niveau du bâtiment, j’ai auto-construit dans une grange en pisée une miellerie avec un laboratoire de transformation. Cela fait environ une centaine de m2. J’ai à peu près la même surface pour le stockage du matériel. C’est un peu juste
Je commercialise mes produits essentiellement en vente direct sur les marchés, dans des magasins de producteurs, des épiceries fines et une enseigne de la grande distribution.
Au début de mon installation, j’ai privilégié mes ruches et bénéficié de l’aide de collègues pour l’extraction et la transformation. Ils m’ont prêté leur miellerie et leur labo. Merci encore !

Quelles difficultés rencontres-tu actuellement dans ton exploitation ?

Les 2 principales difficultés sur mon exploitation sont la gestion du temps et le maintien du cheptel.
Avec une trentaine de produits transformés, c’est parfois compliqué à gérer en saison apicole. Le fait d’avoir deux productions qui se succèdent sur mon exploitation fait qu’il y a peu de temps mort entre mars et janvier.

Mais aussi et surtout quelles satisfactions t’apportent ce métier ?

J’adore mon métier. Ce qui me plait c’est d’être indépendante, en liaison directe avec la nature. Rien n’est pareil d’une saison à l’autre et d’un jour à l’autre. Je ne m’ennuie jamais.

Quels sont les points forts et les points faibles selon toi de ton contexte d’exploitation ? En terme de stratégie de production ainsi que de commercialisation.

Points forts : grâce à une large gamme de produits transformés, j’assure une bonne parie de mon chiffre d’affaires quel que soit la saison apicole. Cela sécurise mon exploitation.
L’environnement autour de l’exploitation est favorable à l’apiculture avec la possibilité de faire plusieurs miellées sans trop bouger les ruches. J’ai donc pas mal fonctionné en ruchers fixes au début. Maintenant je transhume à la lavande et au sapin pour augmenter la gamme de miels et les volumes.
Point faible : en terme de stratégie de production, il faudrait que j’arrive à augmenter mon nombre de ruches. Je manque de miels tous les ans. Je transhume avec un vieux Ducato rallongé et c’est parfois limite surtout quand j’emmène 36 ruches à la lavande.

Une petite astuce/technique à proposer aux collègues (aux ruches, à la miellerie, etc.) ?

Je ne suis pas très technicienne. Je tente toujours des choses sur mes ruches mais à petites échelles au cas où ça ne marche pas. Je suis plutôt demandeuse….

Le syndicat et toi

Depuis combien de temps es-tu adhérente de la FFAP ?

Je suis adhérente au SAPRA depuis le début de mon installation et de fait à la FFAP

Comment y es tu arrivée ?

J’ai eu un maitre de stage très impliqué dans la vie syndical et cela m’a semblé naturel de me syndiquer au SAPRA et de m’y impliquer aussi.

Qu’attends-tu d’un syndicat comme la FFAP ?

Pour moi être syndiquée, c’est avant tout avoir du lien avec les autres apiculteurs et aussi défendre notre métier à la fois malmené par des problèmes liés à l’environnement mais aussi par les gouvernements successifs et les politiques agricoles. Le syndicat est là pour nous défendre, nous informer et faire reconnaitre les spécificités de notre métier. En fin être syndiqué, c’est aussi être solidaire avec ses collègues.

Es-tu satisfaite tu travailles effectuer par la FFAP ? Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer selon toi ?

Je suis satisfaite du travail effectué par la FFAP et je ne peux que remercier ceux qui s’y investissent.

Quel type d’action souhaiterais-tu se voir développer à l’avenir au sein de la FFAP ?

Peut-être des actions pour les jeunes en cours d’installation. C’est toujours compliqué au début et puis cela leur montrerai l’intérêt de se syndiquer.

Actualité de la FFAP

  • Crise apicole : où en est-on ?

Je reproduis ci-dessous la réaction de François Le Dudal, apiculteur dans le 22 et nouveau président du SAPB, suite à la publication d’un article sur le site du Paysan Breton. Je n’ai rien à ajouter !

« Alors voilà typiquement une petite recette (ou leçon) de propagande teintée d’entrisme des lobbys des pesticides concernant la causalité des surmortalités d’abeilles :

1- Prenez un apiculteur vis à vis duquel les yeux fermés on peut accorder la sagesse eu égard sa vénérable expérience, sa conduite technique de l’apiculture, et ses publications.
2- Laissez infuser l’idée de la remise en cause systématique de la technicité et de la pratique des autres apiculteurs qui de par leurs archaïsmes n’ont eu de cesse de mal gérer sanitairement leurs colonies d’abeilles. Ces derniers laissant proliférer sans vergogne le varroa malgré les recommandations d’usages les plus élémentaires.
3- Soupoudrer l’argumentaire de problématiques environnementales typologiques (hiver froids, manque de ressources, pathologies diverses, ect..). Vous avez créé une cause "multifactorielle" à l’origine des surmortalités des abeilles. Bravo, vous êtes prêt du but !!!
4- Laissez reposer quelques minutes et en dernier lieux évoquez que les pesticides ne sont pas un problème lorsqu’ils sont correctement utilisés.
5- Votre article est prêt pour être diffusé sur le site du "réseau Biodiversité pour les abeilles" qui sera ensuite relayé par le paysan breton. Ce réseau "biodiversité pour les abeilles" n’a bien sûr comme objectif que de sauver les abeilles et toute la biodiversité !!
6- Et à tous les médisants qui oseraient sous entendre que c’est une vitrine des lobbys défendant des intérêts qui ne sont pas ceux de la biodiversité, je vous invite à visiter leur site de greenwashing où nous apprenons que leurs partenaires ne sont que d’ attentionnés philanthropes de la cause écologique et environnementale tel que : BASF ("we create Chemistry"), un nombre incalculable de semenciers (et lobbys céréaliers), des fédérations de chasseurs, des coopératives qui n’en sont plus, etc,. etc.. (Cliquez sur les logos du bandeau déroulant des "partenaires" c’est très instructif !!).

Des propos diffamantes visant à décrédibiliser les apiculteurs, à mépriser leur savoir-faire et leur jeter l’opprobre sont dorénavant récurrents et systématiques.
Quid de 80% des insectes en biomasse qui ont disparus ces 30 dernières années.. Faute à l’apiculteur, au varroa, la météo ??
Quid de 30% des oiseaux qui ont disparus de nos campagnes ces 15 dernières années.. Faute à l’apiculteur, au varroa, la météo ??

Ces méthodes largement budgétisées permettent à la fois de noyer le poisson sur l’effondrement écologique en cours (et par la même occasion ne pas pointer du doigt les véritables responsables de ce désastre) et de se refaire une santé d’un point de vue communication et image..
Chapeau bas les artistes..

Fanch. »

Actualité de la filière

  • Présentation de la filière

Suite à de nombreuses demandes lors de l’AG, nous avons travaillé avec la commission vie syndicale et l’ensemble des membres des groupe de travail de la FFAP à un document de présentation de la filière apicole.
Ce document a vocation a être public. Il sera mis en ligne en janvier prochain. D’ici là si vous voyez des coquilles, des choses à ajouter/modifier, n’hésitez pas à me le signaler.

Apiculture et recherche scientifique

  • Sociétés d’abeilles, sociétés humaines, une interdépendance de la préhistoire au futur

Des choses intéressantes dans ce colloque organisé en janvier prochain, malgré quelques intervenants un peu douteux...

« Les interactions entre les sociétés humaines et les abeilles sont attestées dès le début du Néolithique au Proche-Orient, sur le bassin méditerranéen et en Europe tempérée.
Caractériser l’interdépendance entre sociétés d’abeilles et sociétés humaines demande de situer celles-ci dans la perspective d’un présent et d’un futur où des menaces sérieuses pesant sur l’environnement mettent en danger la survie des individus des deux espèces.
Les processus complexes à l’origine de l’effondrement des colonies d’abeilles se doivent d’être mieux compris afin de pouvoir agir rapidement pour la restauration des écosystèmes et la sauvegarde de la biodiversité.
Les recherches menées au CNRS sur les populations d’abeilles et leur environnement sont nombreuses et multiples, notamment en sciences biologiques, chimiques, environnementales, humaines et sociales et dans le domaine de l’ingénierie. A travers le partage entre ces différents domaines, le but de ce colloque est de créer une communauté pluridisciplinaire pour mieux comprendre les interactions passées, présentes et futures entre sociétés humaines et sociétés d’abeilles.
Le colloque s’adresse aussi bien aux acteurs du monde académique qu’à ceux, nombreux, qui s’intéressent au monde des abeilles que ce soit à travers l’apiculture, l’agriculture, l’éducation, l’art ou le monde associatif. Il alternera conférences invitées, session poster (sur appel à communication par affiche) et table-ronde. »

Le programme complet est par ici.

Pour aller plus loin

  • CLIMAT : STOP À L’INACTION, DEMANDONS JUSTICE !

« L’AFFAIRE DU SIÈCLE

Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits.

Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.

Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.

La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.

L’État a l’obligation d’agir.

Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.

La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.

Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.

Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat.

Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle. »

La pétition est par ici -> https://laffairedusiecle.net/

Guillermo Wolf Contact/Coordination FFAP
Contact par téléphone aux horaires suivants :
Le lundi 8:30-17:00 mardi, mercredi et vendredi 8:00-11:00 et le jeudi 8:00-10:00