Vendredi 22 décembre 2017

Dernière et très dense Antenne de l’année 2017.
En vous souhaitant à toutes et à tous des belles fêtes de fin d’année, même si j’ai depuis longtemps fait mienne une maxime desprogienne qui ne perd pas, avec le temps, de sa finesse et de sa profondeur.
Faites quand même attention à l’indigestion de pain d’épices (ou gâteau d’épices selon vos recettes) et à ne pas tomber dans une bouteille de chouchen (ou d’hydromel selon votre région).
Prochain numéro de L’Antenne le vendredi 5 janvier.

Actualité de la FFAP

• Compte-rendu de l’AG de la FFAP

Vous l’attendiez toutes et tous avec énormément d’impatience, voici le compte-rendu de l’Assemblée Générale de la FFAP. Il est divisé en deux parties :
 Le compte-rendu de l’AG statutaire
 Le compte-rendu de l’AG thématique

Les documents de présentation utilisés par les intervenant·e·s sont disponibles sur le site de la FFAP.

Actualité de la filière

• Interprofession : création imminente..

Après 2 années (2015-16) de grand n’importe quoi, puis quasi une année de mise en veille et d’attentisme, les discussions ont repris au pas de charge en décembre, sur l’injonction du ministère de l’agriculture : celui-ci attend/exige que la filière s’organise très rapidement en une interprofession.

2 réunions et 3 RV avec l’administration plus tard, c’est chose faite : l’assemblée générale constitutive aura lieu le 29 janvier 2018.

L’urgence est essentiellement justifiée par la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’ITSAP, au bord de la cessation de paiement.
L’état aurait accepté le principe d’un soutien financier à l’institut (quand, combien, comment ? on ne sait pas) ; en contrepartie, le ministère attend que la filière se donne les moyens de prendre sa part. Mais là non plus, nous ne savons ni quand, ni combien, ni comment. Nous nageons dans l’opacité totale !

Ce dont nous sommes sûrs, c’est que certains souhaitent bien participer au « sauvetage » de l’ITSAP dès la création de l’interpro ; pour ce faire, ils compteraient sur un appel à Contribution Volontaire (CV) auprès de toute la filière.
On peut supposer sans trop se tromper, que l’essentiel de la collecte de ces CV proviendra d’acteurs relevant du collège « commercialisation »…

Nous avons voulu vous informer sans tarder sur cet événement important.
Pour une information beaucoup plus complète, nous vous donnons rendez-vous lundi 8 janvier avec la publication d’ une « Antenne spéciale Interpro ».

Marie-France Roux
Yvan Gouttequillet

Un communiqué de la filière a été publié cette semaine. Il est à lire sur le site de la FFAP.

Apiculture et environnement

-* Rencontre avec l’ANSES le 13-12-2017

Suite au courrier envoyé par la FFAP le 20/11/2017 au sujet du sulfoxaflor (SFX pour la suite), nous avons été invités par Roger Genet, Directeur Général de L’ANSES à un entretien qui s’est tenu le 13/12/2017, dans les locaux de l’ANSES à Maisons-Alfort.

N’ayant reçu aucun ordre du jour au préalable, nous ne savions pas quels sujets allaient être abordés.
Nous avons été reçus par la Dr Françoise Weber, directrice générale déléguée en charge des produits réglementées (la patronne des AMM pour faire simple…), s’est joint ensuite à nous le Directeur M. Genet.
L’entretien a durée presque 2 heures, les échanges furent riches, nos interlocuteurs et notamment la Dr Weber étaient ouvert·e·s à un dialogue franc et constructif et ça, c’est sympa.

Après nous avoir présenté brièvement les missions de l’ANSES, la Dr Weber a évoqué la tâche qui leur incombe d’évaluer les alternatives chimiques et agro-écologiques aux utilisations des néonicotinoïdes.
Il est prévu pour janvier la publication du 2ᵉ rapport intermédiaire de l’ANSES identifiant les alternatives aux néonicotinoïdes, qui concernera notamment les traitements de semence par l’imidaclopride et les traitements sur vigne. Un troisième avis complet est attendu pour mars présentant les alternatives pour l’ensemble des utilisations des néonicotinoïdes ainsi que les dérogations.

L’ANSES nous a fait savoir son souhait de communiquer davantage auprès des apiculteurs et apicultrices et que c’est dans cette perspective que nous étions reçus (après c’est pas à côté quand même).

L’ANSES nous a communiqué d’emblée, que la France soutenait la proposition de la Commission de retirer tous les usages d’imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame, autres que ceux réservés en serre. Cette proposition a été discutée en ce même jour du 13/12/2017, en comitologie bruxelloise (Etats-membres + EFSA + Commission), sans $1’un vote ait eu lieu (il semblerait que la double majorité ne puisse à l’heure actuelle obtenue : « la Commission préparerait le terrain »

La Dr Weber nous a assuré avoir fait bonne réception du dossier sur la pollution des eaux de surfaces par l’imidaclopride (dossier envoyé le 11 avril 2017, résumé dans un document co-réalisé avec BeeLife). Pour la petite histoire, dans notre courrier nous leur avions reproché d’en avoir seulement poliment accusé réception, ce qui nous avait déplu, forcément. L’ANSES a donc dit prendre le dossier en considération et a reconnu avoir eu des difficultés à nous répondre pour des raisons de manque de personnel.

Somme toute le travail fourni par la FFAP s’inscrit pleinement dans la perspective du retrait des néonicotinoïdes (qu’ils disent…). Le dossier a été transmis aux expert·e·s pour analyse et d’éventuelles modifications des conclusions de l’ANSES s’il y a lieu d’être.

Au sujet du SFX, l’ANSES a justifié l’AMM de Closer et Transform en l’absence de données confirmatives puisque le SFX leur apparaît à dégradation rapide, peu persistant et avec des métabolites non toxiques pour les abeilles. De plus selon la Dr Weber, l’évaluation des risques du SFX pour l’abeille au niveau européen ne présente pas de data gap (ça fait classe en anglais, des données manquantes).

Nous avons formulé nos objections (voir nos notes de préparation de réunion) car l’ EFSA écrit dans ses conclusions que « les experts ont conclu à un risque élevé pour les abeilles. [ils] n’ont pas considéré que les données et les évaluations disponibles sont suffisantes pour démontrer un risque bas pour les abeilles sur les usages en plein champ, même avec les mesures proposées (c.à.d traitement uniquement en absence d’abeille) ».

Nous avons également rappelé que le SFX peut persister plusieurs semaines sur les cultures traitées et être disponibles pour les abeilles par voie de gutation et de sécrétion par les nectaires extra-floraux.
Quid notamment des traitements à répétition et des effets cocktails ?

L’ANSES nous a rappelé avoir pris acte de la décision du tribunal de Nice de suspendre l’AMM de Transform et Closer, ce qui techniquement leur pose problème M. Genet estimant que l’Anses peut retirer, mais non pas suspendre un produit.

En pagaille sur la fin nous leur avons fait part de notre inquiétude quant à la déclaration d’un foyer de FCO en Haute-Savoie et des risques de dommages collatéraux sur nos abeilles dans le cas d’un traitement des bêtes et des bâtiments par des insecticides.
Nous avons convenu à ce sujet de transmettre à la Dr Weber des requêtes plus fournies.

Sur le pallier de la porte nous avons également abordé le problème des AMM des acaricides utilisés en apiculture et notamment de la fabrication de caramel par les apis utilisant apibioxal en sublimation, on aime bien les sucreries, Noël approche mais c’est pas une raison…

Quentin Deligne
Philippe Vermandere

Un ajout après ce rapport de Philippe et Quentin, le compte-rendu de la réunion organisée par l’ANSES le 28 novembre dernier et qui était intitulé : Améliorer le dialogue autour des activités liées à aux autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques.