La grosse actualité est évidemment toujours en Bretagne. Comme vous l’avez vu la FFAP a lancé, en soutien aux apis victimes de mortalité, une campagne de dons sur internet. N’hésitez pas à la faire circuler autour de vous. Oui nous savons qu’il devrait revenir à l’État d’aider financièrement les apis victimes de ces pertes. Mais aujourd’hui l’État fait la sourde oreille et quand il daigne indemniser il faut remplir des piles de dossiers pour obtenir des clopinettes. Il n’est pas possible d’attendre ainsi les bras croisés. C’est pour cela que la FFAP a décidé de soutenir les actions, complémentaires, des apis de Bretagne : mobiliser et interpeller l’État via le convoi et soutenir financièrement les collègues via l’appel aux dons.
Et hormis un soutien tardif de la Confédération Paysanne force est de constater que les autres syndicats apicoles nationaux n’ont pas du tout appuyés la mobilisation. Voir au contraire ont fait des pieds et des mains pour qu’elle échoue. En temps et en heure nous devrons tirer le bilan de cela.
Pour en revenir au sujet central le convoi mortuaire : il est bien arrivé à Rennes ce vendredi matin.
J’ai réalisé ce matin un court entretien téléphonique avec José Nadan, secrétaire du SAPB et l’un des initiateurs de la marche.
Entretien avec José Nadan vendredi 4 mai 2018 devant la Chambre régionale d’Agriculture
Des élu·e·s ont été sensibilisé·e·s en Bretagne et ailleurs. Alain David, du Maine-et-Loire a rencontré ce mercredi Matthieu Orphelin (le compte-rendu de son entrevue est à lire ici). Matthieu Orphelin et Sandrine Le Feur (députée du Finistère) ont dans la foulée publié un communiqué commun pour dénoncer la situation : « Effondrement des colonies d’abeilles : nous appelons le gouvernement à prendre des mesures d’urgence ». Le cabinet de Nicolas Hulot a été sollicité et le dossier est arrivé sur le bureau du ministre, nous le savons. Nous attendons désormais qu’ils·elles agissent et nous restons déterminé·e·s pour ne pas les lâcher.
N’hésitez pas vous aussi à interpeller vos élu·e·s locaux, notamment celles et ceux qui font parti de la majorité LREM.
Pour revenir au convoi, une très bonne vidéo a été réalisée par Patrick Péres, api dans le 29, le jour du départ.
Cette action, décidée dans l’urgence par quelques apis de Bretagne a été un réel succès médiatique et populaire.
Pour preuve la petite revue de presse, non-exhaustive vu le nombre d’articles et de sujets réalisés sur le convoi. Il y aura sûrement d’autres articles dans la journée et dans le week-end. N’hésitez pas à me les envoyer si vous avez le temps, je ne peux malheureusement pas tout voir passer !
Dans ce contexte particulièrement difficile la FFAP a décidé de se joindre à l’UNAF et à Agir Pour l’Environnement (APE) pour mener une nouvelle campagne pour l’interdiction des néonics intitulée : « INSECTICIDES TUEURS D’ABEILLES : NON C’EST NON ! ».
Cette campagne se matérialise sous la forme d’une plaquette où figure deux cartes postales à renvoyer à APE qui les remettra aux ministres de l’écologie et de l’agriculture pour influer sur eux avant les négociations concernant les dérogations à l’interdiction des néonics prévue au 1er septembre 2018. Le dépliant est visible ici.
Il est évidemment souhaitable que les adhérent·e·s de la FFAP commandent ces dépliants pour les diffuser autour d’eux·elles, et notamment pour celles et ceux qui ont des boutiques ou qui font des marchés. Pour se faire il suffit de m’envoyer votre commande (nombre de dépliants souhaités, adresse de livraison) à contact@apipro-ffap.fr.
Apiculture et environnement
D’autres mortalités...
La Bretagne n’est malheureusement pas la seule région touchée par des mortalités importantes :
En Charentes d’autres mortalités très importantes ont été recensées :
« A l’image de l’hécatombe en Bretagne, je signale également qu’en sud Charente nous ne sommes pas épargnés. Je viens de terminer les visites de printemps et première vague de divisions de ruches pour tenter de reconstituer les pertes importantes que nous subissons une fois de plus. Le taux de pertes hivernales est de 37,3 % sur mes ruchers de production. Du jamais vu depuis que j’exerce ce métier ! Concernant l’ensemble des colonies avec reines 2017, les pertes s’élèvent à 39 % soit légèrement supérieures aux pertes globales.
Mais là ou rien ne va plus, c’est que ces pertes de jeunes colonies représentent 67 % des pertes totales ce qui est totalement anormal et insupportable.
J’émettais l’hypothèse d’un éventuel gros soucis de fécondation des jeunes reines en mai 2017, compte tenu des mauvaises conditions météo, mais cela ne peut pas expliquer un tel taux de pertes et d’autant plus que toutes ces nouvelles colonies se sont très bien développées, qu’elles ont toutes produit 1 à 2 hausses de miel et qu’elles étaient très belles au moment de la mise en hivernage.
Il s’est donc passé quelque chose pendant l’hiver et/ou en ce tout début de printemps !...
J’ai donc divisé tout ce qui pouvait l’être, soit 70 % du cheptel rescapé ! Mais en réalisant de petits essaims car les ruches sont, sauf quelques rares exceptions, peu populeuses. Et là encore ce n’est pas normal car à cette époque de l’année, en fin de miellée de colza, les ruches devraient dégeuler d’abeilles et surtout avoir nécessité la pose d’une hausse. Je n’en n’ai pas posé une seule !...
On peut imaginer qu’au niveau national nous ne sommes pas les seuls dans cette situation mais hélas trop peu d’apiculteurs ont le courage d’en faire état ce qui pourtant révélerait l’ampleur du phénomène.
A bon entendeur... »
Pascal a également rédigé un témoignage plus complet qui se trouve sur le site de la FFAP.
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