5 septembre 2018

L'Antenne - Bulletin de liaison électronique - Fédération Française des Apiculteurs Professionnels

Vendredi 7 septembre 2018


Le FFAPortrait du mois

L’actualité très chargé de ces derniers mois m’a contraint à repousser la publication du FFAPortrait. Mais la rubrique ne disparaît pas. La preuve en est avec le FFAPortrait de Guillaume Canil apiculteur en Ariège (09).

Ton exploitation

Quand et comment es-tu arrivé à l’apiculture ?

J’y suis arrivé par la menuiserie, en fabriquant 4 ruches alors que j’étais étudiant dans une école d’agriculture. Par la suite il a bien fallut les peupler et j’ai chopé le virus comme ça. Après 4 ans de salariat dans un autre domaine j’ai décidé de me lancer. On a débarqué en Ariège fin 2008 et après un stage dans 2 exploitations qui m’ont tout appris (merci à eux !) et une pré-installation je me suis installé en 2011.

Aujourd’hui où en es-tu ? (bâtiments, nombre de ruches, circuits commerciaux, proximité avec d’autres apis/entraide, quelles connexions avec quelles structures apicoles…)

Depuis 2013 mon épouse Séverine a pris le statut de conjointe collaboratrice et tout récemment, elle s’est à son tour installée. On s’est installé directement en bio avec une production de gelée royale, miel et pollen. La vente se fait principalement en demi gros dans des Biocoops et épiceries de Toulouse ainsi qu’un marché hebdomadaire sur Toulouse.
Les premières années ont été assez rudes avec des pertes hivernales de 30 à 80 %. On a tenu grâce à la gelée royale qui nous permettait de bosser avec peu de ruches.
Depuis 3 ans ça va mieux. Mais on stresse quand même chaque hiver. On tourne avec plus ou moins 200 ruches Warré dont 50 destinées à la gelée, 100 ruchettes et 50 nucleus.
Depuis deux ans on vend aussi quelques essaims.
Pendant deux ans on a tenté de monter avec deux autres couples une miellerie collective, mais on a malheureusement pas trouvé de terrain adéquat. Dès lors on se file des coups de mains ponctuels si besoins, et on partage un peu de matériel.
Depuis le début on est adhérent de notre ADA ainsi que du GPGR, on fait aussi parti de Solabeille, la pépinière qui est née de la journée solidaire en Ariège.

Quelles difficultés rencontres-tu actuellement dans ton exploitation ?

Pour l’instant on a encore vraiment du mal à se dégager du temps libre.

Mais aussi et surtout quelles satisfactions t’apportent ce métier ?

Pour moi c’est un métier passion même si souvent à cette période je commence à être fatigué ! J’aime le fait d’être indépendant, de ne pas faire tout le temps la même chose. D’être un jour menuisier et éleveur le jour suivant…

Quels sont les points forts et les points faibles selon toi de ton contexte d’exploitation ? en termes de stratégie de production ainsi que de commercialisation.

Ça fait un peu cliché mais notre point fort est aussi notre point faible. En effet, on fait un peu de tout donc forcément on est aussi moins rentable et efficace sur chaque atelier. En contre-partie notre exploitation est moins fragile.

Une petite astuce/technique à proposer aux collègues (aux ruches, à la miellerie, etc.) ?

Alors rien de révolutionnaire, mais on m’a montré il y a quelques semaines un nœud de sangle utilisé par les camionneurs que je trouve pas mal.
Chez Nicole et Bertrand ils utilisent une poignée amovible avec une bonne prise en main que j’ai fait mienne aussi, parce que bien pratique (voir première photo).

Le syndicat et toi

Depuis combien de temps es-tu adhérent·e de la FFAP ?

Depuis la transhumance de solidarité en Ariège en 2015

Comment y est tu arrivé ?

Grâce à Denis Sapène qui faisait du forcing à chaque réunion ! Plus sérieusement, Je faisais partie des apis qui ont bénéficié des dons d’essaims en Ariège donc il paraissait naturel d’adhérer à la structure qui s’était tant bougé.

Qu’attends-tu d’un syndicat comme la FFAP ?

J’ai toujours eu du mal à comprendre le paysage syndical apicole. En commençant l’apiculture je pensais peut-être un peu naïvement que tous les apis avaient à peu près les mêmes points de vue. Force est de constater que ce n’est pas forcement le cas…
Pour moi, pour l’instant, la principale cause à défendre reste le problème des mortalités, histoire de passer des hivers plus serins.

Es-tu satisfait-e tu travailles effectuer par la FFAP ? Qu’est-ce Qu’il faudrait améliorer selon toi ?

Comment ne pas l’être, ce qui m’inquiète c’est que les anciens qui sont de tous les combats commencent à ce fatiguer et j’ai l’impression qu’actuellement peu de personnes sont prête à s’impliquer autant.

Quelle type d’action souhaiterais-tu se voir développer à l’avenir au sein de la FFAP ?

Franchement les transhumances solidaires me paraissent être en termes de communication, d’efficacité, de cohésion et de convivialité le top. Il en faudrait une tous les ans ! Celle de 2015 était vraiment un moment très fort. [NDE ça tombe bien on en refait une en octobre prochain !]

Actualité de la FFAP

  • XIème Assemblée Générale de la FFAP - du samedi 13 au lundi 15 octobre 2018 – Relais de l’Océan - Saint Pierre de Quiberon (56)

Vous le savez cette Assemblée Générale de la FFAP se déroulera dans un contexte tout particulier.
Tout d’abord parce que nous fêterons le dixième anniversaire de la FFAP.
Ensuite parce nous avons choisi d’organiser cette AG en Bretagne en signe de solidarité envers les collègues victimes de surmortalités. L’AG de la FFAP sera couplée à une transhumance de solidarité.
200 essaims sont déjà annoncés depuis la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ça s’organise également depuis l’Occitanie.
Pour les autres régions n’hésitez pas à me contacter directement pour m’informer de vos éventuels dons.

Le bulletin d’inscription est disponible ici.

La convocation est disponible par là. Sur cette convocation vous trouverez, pour celles et ceux qui ne peuvent pas participer, un pouvoir.

Pour celles et ceux qui ne pourraient pas participer à cette AG et qui ne pourrait pas donner d’essaims non plus, il est tout à fait possible d’envoyer des dons financiers. Vous pouvez envoyer vos dons par chèque avec au dos la mention "Transhumance de solidarité".

Les breton·ne·s proposent, pour celles et ceux qui le souhaitent, d’organiser le mardi 16 octobre une visite de Belle-Île. Afin de pouvoir organiser au mieux cette sortie, merci de remplir le formulaire ci-dessous pour vous inscrire pour cette sortie.

  • « Il ne restait plus que la reine et une cinquantaine d’abeilles »

« Une apicultrice bretonne, Corinne Albézard [ ndr du SAPB], fait face, comme ses collègues, à une surmortalité des habitantes de ses ruches, victimes des pesticides et du réchauffement climatique. »

À lire sur le site de Libération.

  • Journal breton - saison 2 épilogue (1)

Toujours à propos de la Bretagne je signale cette très belle série de reportages radiophoniques sur la Bretagne. Je ne vous parle pas de cette émission uniquement parce que c’est du journalisme de qualité, mais aussi et surtout parce que dans ce premier épisode de la saison 2 deux apiculteurs bretons y prennent la parole, dont José Nadan du SAPB.
C’est à écouter par ici.

Actualité de la filière

  • Déclaration des ruches

« Tout apiculteur est tenu de déclarer chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre les colonies d’abeilles dont il est propriétaire ou détenteur, en précisant notamment leur nombre et leurs emplacements. Toute colonie doit être déclarée, quelle que soit sa taille (en ruches, ruchettes, ruchettes de fécondation/nuclei). Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance du cheptel apicole français et participe à sa gestion sanitaire, notamment face à la menace que représente le parasite Aethina tumida. Elle permet également d’obtenir des aides européennes dans le cadre du Plan apicole européen qui soutient la réalisation d’actions en faveur de la filière apicole française ».

Pour déclarer en ligne c’est par ici.

Apiculture et environnement

  • Sur l’interdiction des néonics

Une semaine après l’interdiction des néonics on en parle encore dans les médias. Petite revue de presse de ce qui s’est dit d’intéressant à ce sujet.

On commence par un reportage de France 3 Auvergne Rhône-Alpes où intervient notamment Yvan Gouttequiltet du SAPRA.

Dans le Puy-de-Dôme, les apiculteurs rassurés mais vigilants après la suppression de néonicotinoïdes

« Les néocotinoïdes, ces insecticides surnommés tueurs d’abeilles sont interdits en France depuis le 1er septembre 2018. Les apiculteurs du Puy-de-Dôme qui demandent leur suppression depuis une trentaine d’année sont soulagés. »

À voir par ici.

Reporterre : Fin des néocotinoïdes ? Pas tout à fait

« À partir de ce samedi 1er septembre, les pesticides de la famille des néonicotinoïdes sont interdits en France. Enfin, presque : les défenseurs des abeilles craignent des dérogations et que de nouvelles molécules arrivent sur le marché. »

Le Monde:Le gouvernement s’attribue l’interdiction des néonicotinoïdes votée en… 2016

« C’est la loi sur la biodiversité de 2016, votée sous le quinquennat Hollande, qui a permis d’interdire les néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles ». »

Libération : Néonicotinoïdes : une loi exceptionnelle et des exceptions

« Ce samedi, l’interdiction des pesticides « tueurs d’abeilles » entre en vigueur. Mais les associations d’apiculteurs et écologistes s’inquiètent de la possibilité de dérogations du ministre de l’Agriculture, d’autant que les lobbys ne s’avouent pas vaincus. »

Pour aller plus loin

  • Une centaine d’agriculteurs venus de toute la France dénonce le rachat de terres par des investisseurs chinois

« Dans un contexte tendu, une centaine d’agriculteurs de la confédération paysanne ont mené une action secrète, à Clion dans l’Indre, mercredi 29 août. Leur objectif : dénoncer le rachat des terres céréalières dans l’Indre par des investisseurs chinois. »

La suite sur le site France 3 Centre Val de Loire.

Guillermo Wolf Contact/Coordination FFAP
Contact par téléphone aux horaires suivants :
Le lundi 8:30-17:00 mardi, mercredi et vendredi 8:00-11:00 et le jeudi 8:00-10:00