8 novembre 2019

L'Antenne - Bulletin de liaison électronique - Fédération Française des Apiculteurs Professionnels

Vendredi 8 novembre 2019

De retour de l’AG de la FFAP qui s’est très bien passée. Je vais désormais m’atteler à vous faire un compte-rendu qui sera, je l’espère, disponible d’ici la mi-décembre, histoire d’avoir le temps de faire quelque chose d’agréable à lire pour vous.
En attendant je vous laisse avec une petite Antenne réalisée rapidement ce matin.


FFAPortrait

Ce mois-ci nous accueillons Céline Henk et Jean-Louis Clignon apiculteur et apicultrice à Oust en Ariège (09).

Ton exploitation

- Quand et comment es-tu arrivé à l’apiculture ?

En 2006 j’ai quitté les Ardennes, mon département d’origine, pour venir m’installer avec Céline, en Ariège. Ses parents sont apiculteurs, et j’ai été amené à leur filer un coup de main de temps en temps. Je ne pensais alors pas devenir un jour apiculteur ! Mais en 2010, Céline et moi, on en a eu marre de travailler comme salariés. On a alors décidé de se lancer dans ce beau métier avec les abeilles, au moment où les parents de Céline parlaient de bientôt prendre leur retraite. Nous avons alors passé, tous les 2, le BPREA apiculture à Auterive en 2011-2012.

En juin 2012, nous achetons nos premiers 40 essaims. En 2013, nous rachetons une partie du matériel de miellerie et des ruches d’occasion aux parents de Céline. Nous avons la chance, dès le départ, d’utiliser leur miellerie existante et fonctionnelle. Nous récupérons aussi de nombreux ruchers si précieux. Le tableau fait quand même rêver !

- Aujourd’hui où en es-tu ? (bâtiments, nombre de ruches, circuits commerciaux, proximité avec d’autres apis/entraide, quelles connexions avec quelles structures apicoles…)

Mais c’est sans compter sur les grosses mortalités que nous subissons au cours de l’hiver 2013-2014 ; nous perdons alors 84 % de notre cheptel. Coup dur au démarrage. Bien sur que nous sommes découragés. Mais l’entraide qui s’installe en Ariège entre tous les apiculteurs sinistrés nous motive à continuer. Le don d’essaims organisé par la FFAP en 2015 nous motive encore plus pour repartir ! Entre temps mais beaux-parents ont pris leur retraire, avec amertume, suite aux grosses mortalités $1’ils ont aussi subies.

Et le tableau va bientôt reprendre de la couleur ! En 2016, nous créons le GAEC. Nous avons enfin remonté la pente et atteint notre objectif du moment : 270 ruches en tout. L’année se passe bien, et les suivantes aussi. Bien sur que les aléas météo nous donnent parfois des frayeurs, dans l’ensemble nous atteignons nos objectifs de production, et chaque année nous augmentons notre nombre de ruches.

- Quelles difficultés rencontres-tu actuellement dans ton exploitation ?

Depuis 2018, nous avons atteint notre rythme de croisière. 400 colonies en tout, 250 en production, 150 essaims et 50 nuclei de fécondation. Nous produisons environ 6 tonnes de miel par an, un peu de pollen et les pains d’épices. Nous vendons notre production, certifiée bio, principalement à des magasins Biocoop. Nous valorisons au moins 7 miellées différentes : printemps, acacia, chataignier-ronce, montagne, tilleul, haute-montagne et bruyère. Et nous utilisons toujours la miellerie des parents de Céline. Nous avons un salarié saisonnier, le même depuis 3 ans, avec qui tout se passe très bien, au point de lui laisser notre exploitation pendant les vacances ! Nos objectifs sont vraiment atteints !

- Mais aussi et surtout quelles satisfactions t’apportent ce métier ?

Aujourd’hui nous sommes heureux d’être apiculteurs. C’est un métier physique, parfois stressant. Mais cette autonomie au travail nous correspond totalement. Travailler en lien avec la nature et au rythme des saisons nous convient bien !

Quels sont les points forts et les points faibles selon toi de ton contexte d’exploitation ? en terme de stratégie de production ainsi que de commercialisation.

Notre point fort, c’est certainement notre couple. Nous sommes très liés et très complémentaire. Nous recherchons toujours à optimiser notre travail pour prendre au maximum nos week-end et des vacances avec les enfants.

Notre point faible, c’est de ne pas être propriétaire de notre miellerie. Nous cherchons depuis 7 ans un terrain adapté pour en construire une, tout en restant à proximité de notre lieu de vie actuel, et nos recherches n’ont pas encore abouties. Espérons en 2020 !

- Une petite astuce/technique à proposer aux collègues (aux ruches, à la miellerie, etc.) ?

Une astuce à proposer aux collègues ? Pour les jeunes installés, courage au début c’est toujours difficile, mais après on ne regrette rien ! Pour les autres, je crois qu’il est essentiel de s’accorder du temps libre. Sinon les abeilles ont vite fait de nous le prendre :-)))

Le syndicat et toi

- Depuis combien de temps es-tu adhérent·e de la FFAP ?

Je suis adhérent de la FFAP depuis 1 an seulement ! je pensais que Céline avait adhéré depuis plus longtemps, et elle pensait que je m’en étais occupé de mon coté, bref un loupé !

- Comment y es tu arrivé·e ?

Nous suivons les actions de la FFAP depuis l’épisode des grosses mortalités hivernales qui ont touché l’Ariège en 2013-2014. Le soutien que la ffap nous a accordé nous a vraiment donné envie d’adhérer.

- Qu’attends-tu d’un syndicat comme la FFAP ?

On apprécie dans la FFAP l’approche très professionnelle de l’apiculture, tout en tenant compte des particularités des nombreux adhérents.

Es-tu satisfait·e du travail effectué par la FFAP ? Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer selon toi ?

bien sûr que nous sommes satisfaits.

- Quelle type d’action souhaiterais-tu se voir développer à l’avenir au sein de la FFAP ?

heu… pas d’idée.


Actualité de la filière

Pour les adhérent·es d’Auvergne Rhône-Alpes, mais aussi pour les autres je me permets de vous diffuser un message concernant le procès d’apiculteurs du Loiret contre Thomas apiculture concernant des cires daubées. Si certain·es personnes d’autres régions sont motivé·es pour se déplacer n’hésitez pas à m’avertir et avertir le SAPAuRA.

« Bonjour,

en tant qu’adhérant SAP AURA, vous êtes largement informés de la problématique concernant la qualité des cires vendues dans le commerce et des problèmes d’adultération.

Jeudi prochain va avoir lieu le premier procès en France sur ce sujet : huit apiculteurs ont porté plainte

contre les Établissements Thomas Apiculture et sont convoqués le 14 novembre 2019 à 13h30 pour audience au Tribunal de Grande Instance d’Orléans.

Par soutien à nos collègues apiculteurs et parce que nous sommes aussi concernés en région après notre dépôt de plainte contre les Etablissements Vergnon, le SAP AURA sera présent à Orléans.

Nous organisons le transport à partir de Rhône-Alpes. Tous les adhérents motivés pour nous accompagner peuvent se manifester afin d’organiser au mieux cette action de mobilisation (emmanuel.rey-api[at]orange.fr).

Ci-joint le témoignage de l’une des victimes : Nicolas Pichon, ainsi qu’en copie la convocation au TGI.

Merci de votre soutien.
Cordialement

SAP AURA »

Témoignage de Nicolas Pichon
convocation au TGI

Apiculture et environnement

  • Les poissons sont aussi victimes des insecticides « tueurs d’abeilles »

On le savait mais il se confirme que les abeilles et les insectes ne sont pas les seul·es à souffrir directement des néonics.

« Une étude japonaise publiée dans la revue « Science » montre que le recours aux néonicotinoïdes dans les rizières a provoqué l’effondrement d’une pêcherie lacustre. »

Un article de Stépahne Foucart dans le Monde à lire ici (désolé je n’ai pas eu le temps d’avoir la version complète).

Un autre à lire sur Le journal de l’environnement.

  • Les SDHI, ces fongicides qui ne touchent pas que les champignons

« Des chercheurs français montrent que ces pesticides pourraient être parfois plus toxiques pour des organismes non cibles que pour les moisissures contre lesquelles ils sont censés agir. »

Un autre article de Stéphane Foucart dans Le Monde.

Un autre sur le site de FranceTvInfo.


Pour aller plus loin

  • Un message logique par essence

Durant l’AG un apiculteur et une apicultrice présent·es m’ont fait écouté un petit message vocal qu’il·elle avaient reçu. Celui-ci n’a pas manqué de nous faire beaucoup sourire (pour ne pas dire plus). Mais à tout bien réfléchir, celui-ci n’est pas dénué de logique ! Ne doutez pas pour finir que nos ami·es apis prendront du temps pour répondre et tenter d’apporter leur aide à cette très gentille personne.
Je vous laisse vous faire votre avis.

Guillermo Wolf Contact/Coordination FFAP
Contact par téléphone aux horaires suivants :
Le lundi 8:30-17:00 mardi, mercredi et vendredi 8:00-11:00 et le jeudi 8:00-10:00