31 octobre 2018

L'Antenne - Bulletin de liaison électronique - Fédération Française des Apiculteurs Professionnels

Vendredi 2 novembre 2018


Actualité de la FFAP

  • Les apiculteurs consternés par l’immobilisme de l’État suite aux résultats très inquiétants de l’enquête sur les mortalités

Suite à la réunion du comité d’experts apicole du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) annonçant un taux de mortalités de 30% au niveau national à la sortie d’hivernage la FFAP a publié un communiqué.

« L’alerte avait été donnée par les apiculteurs et apicultrices de Bretagne à l’ouverture de leurs ruches ce printemps 2018.Retour ligne automatique
Suite à leurs nombreuses actions et leurs multiples interventions auprès du ministère de l’agriculture, une enquête nationale avait été diligentée pour estimer l’ampleur des pertes sur l’ensemble du pays.Retour ligne automatique
Les résultats viennent de nous être communiqués : 30 % des ruches françaises sont mortes. C’est 3 à 4 fois ce que l’on peut considérer comme des pertes hivernales normales. Avec de grandes variations, certains secteurs notant peu de pertes et d’autres des taux de pertes très inquiétants »

Lire la suite sur le site de la FFAP.

Le communiqué officiel du ministère est disponible ici.

Cette actualité a donné lieu à de nombreux articles de presse. J’ai fait une très rapide sélection.

Actu-Environnement : « Une enquête du ministère de l’Agriculture constate une surmortalité des abeilles cet hiver »

L’info durable : « Biodiversité : près de 30% des colonies d’abeilles ont péri l’hiver dernier »

France 3 Haute-Garonne : « Comment les apiculteurs de la Haute-Garonne tentent de faire face au déclin des abeilles » Avec l’intervention de Caroline Parry vétérinaire dans le 31 qui était intervenue lors de l’AG de la FFAP en 2017 à Latrape.

Alors que l’État en est encore à mettre en place des observatoires pour connaître les raisons de ces mortalités, d’autres institutions, alertés par des apiculteurs et apicultrices depuis de nombreux mois ont mis la main au porte-monnaie :

Le Télégramme de Brest : Apiculteurs. Une première enveloppe de 57 000 € débloquée par la Région

  • Réponse au président de l’Association des Apiculteurs Professionnels en Pays du Nord-Picardie (APPNP)

Guillaume Lecat, président de l’APPNP a rédigé et publié un courrier pour donner son avis concernant le plan de crise décidé par le ministère. Ce courrier est disponible ici. Devant une telle prose des apiculteurs bretons ont décidé de prendre la plume et de lui répondre.
Vous pouvez la lire ici et ci-dessous :

Faut pas se frotter à un apiculteur breton !

Cher Guillaume,

Nous, apiculteurs bretons d’un autre âge, n’avons pas été insensibles à ta réaction…

Nous te remercions profondément, ton courrier nous a beaucoup touché :
« La seule motivation, la première exigence, l’intérêt commun… » qui te guide « pour guérir ces causes pour qu’elles n’engendrent pas à nouveau ces mortalités » nous amènent à t’inviter dès que possible en Bretagne pour que tu pallies notre « manque de technique apicole »

Il est vrai, apiculteurs professionnels installés avant l’arrivée du varroa, nous nous étonnons nous-même d’être encore là aujourd’hui, nous démenant pour maintenir en vie un peu plus de 2500 colonies entre nos cinq exploitations.
Nous t’appelons à notre secours, nous n’en pouvons plus entre les ruches dépeuplées, les colonies moribondes, les orphelines, les bourdonneuses… Nous voulions accuser les néonicotinoïdes, les insecticides d’élevage (avicoles ? bovins ?) et tous ces pesticides…

Alors que c’est tout simplement le varroa…

il est vrai qu’’à notre âge, continuer à vouloir faire des comptages varroas avec notre vue qui baisse… on ne les voit plus… alors on pense qu’il n’y en a pas…
Merci encore pour ta perspicacité… à distance… et en plus sans que tu nous connaisses…

Nous avons tant à apprendre, de ta gestion du varroa, de ta production de produits de qualité et de « Délices »… nous admirons ta rigueur, nous te félicitons de ne pas avoir de glyphosate dans ton miel comme ton voisin de l’Aisne, ni de néonicotinoïdes alors que l’ANSES en trouve… Remercie aussi tes abeilles pour leur pollen sans pesticides, et aussi pour la belle cire vierge qu’elles secrètent.

Car ici en Bretagne nous sommes confrontés aux « petits problèmes de l’abeille domestique » comme tu dis.

Des collègues se permettent même des « insinuations abusives concernant les produits phytosanitaires ». Ils vont qu’’à dire que de nombreux travaux scientifiques ont mis en lumière la quasi-permanence d’un cocktail de pesticides à des doses sublétales que ce soit dans le nectar, le miel, le pollen ou la cire… que même l’ITSAP colporte sur son site : http://itsap.asso.fr/pages_thematiques/pesticides/
Des écologistes racontent même que tous les pollinisateurs disparaissent de façon très inquiétantes, que 80 % des insectes ont disparu en 30 ans, et 30 % des oiseaux en 15 ans…
Tout ça des bobards…
Mais si c’était vrai, alors il faudrait que tu interviennes… ce pourrait être le varroa…

Félicitations pour ta grande modestie, et merci beaucoup pour toute la compassion dont tu fais preuve, dans ton courrier, à notre égard, comme à l’égard des autres apiculteurs sinistrés.
Merci encore de nous ouvrir les yeux en dénonçant notre individualisme dont nous nous rendons coupables en participant à l’organisation d’une transhumance de solidarité en soutien aux plus jeunes de notre région.

Cordialement

Quelques vieux apiculteurs bretons, tous syndiqués mais aussi adhérents actifs dans leur ADA :

José Nadan, apiculteur professionnel depuis 1984
Joël Catherine, apiculteur professionnel depuis 1984, vice-président de l’ADA
Patrick Peres, apiculteur professionnel en bio, depuis 1984
Fabien Vanhoecke, apiculteur depuis 1976
Christian Tygreat, apiculteur depuis 1979, Président de l’ADA

Actualité de la filière

  • Bilan production et marché du miel de 2017

FranceAgriMer a publié une analyse un peu plus complète que celle que j’avais déjà diffusée dans l’Antenne du 24 août.
L’analyse complète est disponible ici.
Pour celles et ceux qui souhaitent avoir une synthèse de cette analyse, je vous ai préparé un petit document

Synhtèse marché du miel 2017
  • Les nouvelles règles d’étiquetage du miel censurées par le Conseil Constitutionnel

Le 25 octobre dernier le Conseil Constitutionnel a censuré près d’un quart des articles de la loi Alimentation. Parmi ces articles censurés, celui sur l’étiquetage du miel. Cette censure porte d’avantage sur la forme que sur le fond, mais une nouvelle fois les négociants ont gagné une bataille.
Le Groupe de travail marché du miel a rapidement réagi et a interpellé des député·e·s et sénateurs·trices membres du Comité de soutien des élus à l’abeille et aux apiculteurs pour qu’ils et elles agissent au plus vite pour que de nouvelles mesures soient prises. Nous avons également insisté sur le fait que ces mesures devaient être plus contraignantes et que l’origine du miel devait être indiqué sur l’étiquette à l’avant du pot et avec la même typographie que le type de miel (et non en tout petit derrière...).
Nous vous tiendrons évidemment informé dès que nous aurons plus d’informations à ce sujet.

Process Alimentaire : « Loi Alimentation : les mesures censurées par le Conseil Constitutionnel »

Pour aller plus loin

  • Ecologie et nouveau pacte avec le vivant : Aurélien Barrau

Une courte mais percutante intervention de l’astrophysicien Aurélien Barrau.

  • Adieu poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles : 60% des vertébrés ont disparu en 44 ans

Y’a de la joie...

« D’après « l’indice planète vivante », calculé par la Société zoologique de Londres à partir de 4005 espèces entre 1970 et 2014, et révélé ce mardi dans un rapport de WWF, les populations d’animaux sauvages se sont effondrées. La dégringolade est encore plus marquée dans les zones tropicales. »

La suite sur le site de Libération.

Guillermo Wolf Contact/Coordination FFAP
Contact par téléphone aux horaires suivants :
Le lundi 8:30-17:00 mardi, mercredi et vendredi 8:00-11:00 et le jeudi 8:00-10:00